Les Québécois ont donné un mandat majoritaire à la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault, lundi, après 50 ans de dualité entre le Parti libéral du Québec et le Parti québécois.
Au moment d’écrire ces lignes, la CAQ avait 74 candidats élus ou en avance, soit bien plus que les 32 libéraux de Philippe Couillard. Soixante-trois sièges étaient nécessaires pour une majorité.
Pour sa part, QS a fait élire 10 députés, alors que le PQ n’en a fait élire aussi peu que neuf.
Lors de son discours de victoire, à Québec, M. Legault a qualifié la victoire de son parti, encore jamais porté au pouvoir, d’historique.
«Aujourd’hui, on a marqué l’histoire», a dit sans détour le premier ministre désigné.
«C’est dans [un] esprit de rassemblement que j’ai l’intention de gouverner pour tous les Québécois», a dit M. Legault, invitant tous les citoyens à se rallier à sa cause.
Selon le chef caquiste, les Québécois ont, par cette élection, mis de côté la question de la souveraineté du Québec, «qui nous divisait depuis 50 ans», a-t-il précisé.
Couillard concède la victoire
Vers 21 h 45, M. Couillard a félicité M. Legault pour sa victoire «nette et sans ambiguïté».
«Les Québécois ont clairement indiqué un désir de changement», a-t-il reconnu, disant être certain que M. Legault saura «poursuivre l’élan du Québec».
Il offre d’ailleurs son entière collaboration au premier ministre désigné.
«On doit rester unis, on est plus forts unis. Je ne suis pas amer; je vous demande de ne pas l’être. Je suis fier», a-t-il également indiqué.
Lisée démissionne
Le chef péquiste Jean-François Lisée, perdant dans Rosemont, a également concédé la victoire à son rival de la CAQ, qui représentait «un courant puissant, irrésistible». Il a démissionné de son poste de chef du Parti québécois.
M. Lisée n’a pas hésité à attribuer les pertes de sièges subies par son parti à Québec solidaire, qui, l’an dernier, a refusé une coalition avec le PQ.
«Nous avons fait face à une seconde difficulté, unique dans l’histoire politique du Québec. Alors que nous ramions pour remonter avec quelques succès, d’autres travaillaient dans nos circonscriptions pour nous arracher des rames», a-t-il dit, faisant référence aux candidats de QS.
Les chefs François Legault, Philippe Couillard, Manon Massé ont tous été réélus.
Les ministres libéraux Stéphane Billette, François Blais, Luc Blanchette, Lucie Charlebois, Jean D’Amour, Luc Fortin, Pierre Moreau, Véronyque Tremblay et Dominique Vien ont été défaits.
QS sort de Montréal
Québec solidaire est parvenu à élire ses premiers députés hors Montréal en Catherine Dorion et Sol Zanetti, à Québec, Christine Labrie, à Sherbrooke, et Émilise Lessard-Therrien, à Rouyn-Noranda.
Le porte-parole de QS Gabriel Nadeau-Dubois a parlé d’un «pas de géant pour le monde ordinaire».
«Plus personne ce soir au Québec ne pourra dire que nous ne jouons pas dans la même ligue», a-t-il ajouté, lors d’un rassemblement militant, à Montréal.
«Vous avez donné au peuple québécois le goût de se remettre en marche», a pour sa part indiqué l’autre porte-parole de QS, Manon Massé.
Quant au vote populaire, la CAQ a de loin dominé, avec 37,6 % des voix, suivie par le PLQ à 24,7 %, le PQ à 17,1 % et QS à 16,0 %.
Le Directeur général des élections a estimé lundi soir le taux de participation à 67,7 %, soit bien en deçà du résultat de 2014 (71,4 %).
À la dissolution de la chambre, le 23 août dernier, le PLQ avait 68 députés; le PQ, 28; la CAQ, 21; QS, trois; et cinq députés étaient indépendants.