L’hôpital Maisonneuve-Rosemont est en un si pitoyable état qu’on s’apprête à recouvrir les 12 étages de son plus gros pavillon d’un grillage métallique pour éviter que des morceaux du revêtement ne tombent sur les passants.
Une inspection menée il y a deux semaines a révélé que l’état de détérioration du bâtiment était plus avancé que prévu. Des photos obtenues par Le Journal montrent d’importantes fissures sur le recouvrement du pavillon Maisonneuve. Des briques et des morceaux de fenêtres seraient déjà tombés de la structure, selon nos informations.
La décision a donc été prise de la recouvrir entièrement d’un « dispositif de mailles de chaîne ». Des réparations localisées n’auraient pas permis d’endiguer la dégradation de la structure, explique le PDG du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, Yvan Gendron.
7 à 10 ans
Les travaux qui devraient débuter aujourd’hui sont prévus pour durer plusieurs mois et pourraient se conclure après les Fêtes, ajoute M. Gendron. Le grillage est prévu pour durer entre 7 à 10 ans, le temps qu’un nouvel hôpital soit bâti, confirme le PDG.
Autant dire qu’on ne reverra plus le pavillon Maisonneuve sans son habillage de métal.
Mais les malades et le personnel de l’hôpital n’ont pas de craintes à avoir sur l’état de la structure, assure toutefois M. Gendron.
« On veut être proactif, on ne veut pas y aller à la pièce », explique-t-il en précisant que des abris recouvreront les sorties du bâtiment.
Déjà, un autre bâtiment du complexe de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, le pavillon Rachel-Tourigny, qui abrite des fonctionnaires et non des malades, a été recouvert d’un pareil grillage.
Plus de signal
Un employé de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont qui travaille dans ce pavillon s’est confié au Journal sur les nombreux problèmes associés au grillage. Il a préféré garder son anonymat par crainte de représailles.
« Le signal cellulaire n’entre plus et il n’y a pas de climatisation, alors parfois ça monte à 33, 34, 35 degrés à l’intérieur. Ça n’a aucun sens », s’est-il plaint.
« Les gens ne peuvent même plus sortir par les fenêtres s’il y a un incendie et ça c’est sans compter que les malades ont la vue sur du grillage par leurs fenêtres », s’inquiète aussi cet employé.
1,8 milliard
« Ce sont des choses qu’on regarde », précise de son côté M. Gendron à propos de la réception cellulaire, mais balayant aussi de la main les enjeux esthétiques du grillage.
Plusieurs mesures ont également été prises pour réduire les inconvénients liés au bruit des travaux sur les malades, dont des percements, faits à l’eau plutôt que par percussion.
Un montant de 1,8 milliard a aussi été annoncé au printemps dernier pour la réfection du complexe de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont qui doit être complété d’ici une décennie.