Le transporteur Air Canada n’a pas l’intention de s’inscrire au programme de francisation de l’Office québécois de la langue française, préférant attendre l’adoption accélérée de la réforme fédérale des langues officielles, qui lui permettra de se soustraire à la loi 101.
Les grandes entreprises de 50 employés et plus ressortissant au fédéral ont jusqu’au 1er décembre pour s’inscrire auprès de l’Office québécois de la langue française (OQLF), en vertu de nouvelles exigences découlant de la réforme de la langue française.
Or, Air Canada, mais aussi le Canadien Pacifique, le Canadien National, ou VIA Rail ne sont toujours pas inscrits auprès de l’OQLF, selon sa porte-parole.
Québec et Ottawa sont engagés dans un long bras de fer sur les langues officielles, forçant les entreprises sous juridiction fédérale à choisir leur camp.
Le gouvernement Legault veut soumettre ces dernières à la nouvelle loi 101 pour qu’elle s’applique à tous au Québec. De son côté, le gouvernement Trudeau souhaite empêcher Québec d’imposer sa volonté en les maintenant dans le giron fédéral.
Air Canada et les autres semblent avoir choisi leur camp : celui d’Ottawa.
Pour le bloquiste Mario Beaulieu, le régime linguistique du Québec devrait avoir préséance, puisque, la réforme libérale « vient renforcer le bilinguisme » et non le français.
« La Loi sur les langues officielles est un des principaux facteurs d’anglicisation du Québec. Moi, je pense qu’on ne peut pas continuer comme ça », dit-il en entrevue.
De son côté, Air Canada déclare être « déjà assujettie à la Loi sur les langues officielles par sa loi constitutive, et a la responsabilité d’assurer, au quotidien, l’application de ses obligations linguistiques ».
Pareil pour tous
Le transporteur canadien souhaiterait d’ailleurs « un régime uniforme et cohérent » pour que ses obligations linguistiques soient partagées avec l’ensemble des lignes aériennes selon ses lobbyistes.
Ce n’est pas la première fois que le transporteur fait parler de lui en matière de langue. Rappelons que le président et chef de la direction d’Air Canada Michael Rousseau avait soulevé un tollé au Québec le 3 novembre 2021 lorsqu’il avait affirmé qu’il ne s’était jamais senti obligé d’apprendre le français pour communiquer même s’il vivait au Québec depuis 14 ans.
En date de vendredi dernier, une centaine d’entreprises seulement se sont inscrites à la démarche de francisation avant le délai prévu auprès de l’OQLF.
Une douzaine d’autres ont fait savoir qu’elles préféraient attendre l’adoption de la réforme fédérale avant de poursuivre