Le Canada n’est pas immunisé contre l’extrême-droite, a averti l’ambassadeur canadien en Allemagne, Stéphane Dion, jeudi matin devant un comité du Sénat.
En réponse à une question sur la montée de la xénophobie en Europe, l’envoyé spécial du Canada pour l’Union européenne a regretté le fait que des politiciens exploitent les peurs économiques et identitaires de la population afin de promouvoir un agenda extrémiste.
«Dans plusieurs régions, les gens ne côtoient pas l’immigration, mais ont peur de ce qu’ils voient à la télévision, a dit M. Dion en citant l’islamisme radical en exemple. Des politiciens habiles parviennent à faire des gains là-dessus.»
«Nous n’avons pas vu ça au Canada encore, mais nous ne sommes pas immunisés», a-t-il prévenu.
Nommé ambassadeur en mai par le premier ministre Justin Trudeau, Stéphane Dion comparaissait par vidéoconférence devant le Comité sénatorial des affaires étrangères à partir de Berlin, en Allemagne.
L’ancien ministre des Affaires étrangères a toutefois insisté pour dire qu’il ne fallait pas «faire la leçon ou sermonner» les pays qui remettent en question les politiques d’ouverture face à l’afflux massif de réfugiés en provenance du Moyen-Orient ou de l’Afrique du Nord.
«Certains pays n’ont pas d’expérience avec l’immigration non chrétienne et non européenne, ça crée des inquiétudes. Et en Allemagne, par exemple, il y a un sentiment que le gouvernement n’arrive pas à contrôler ce qui apparaît comme une avalanche, a constaté M. Dion. Le Canada, lui, est bordé par trois océans et par le pays le plus riche du monde. C’est beaucoup plus facile à contrôler.»
Selon lui, certains aspects des politiques d’immigration canadiennes, comme le système de points et la promotion du multiculturalisme, peuvent néanmoins servir d’exemple pour l’Europe.