L’année politique 2018 a été marquée au fer rouge par une campagne électorale historique qui a mené François Legault et la CAQ au pouvoir, et qui a permis à Québec solidaire de sortir de l’île de Montréal. Les «deux vieux partis», le PQ et le PLQ, ont plutôt subi des défaites majeures.
Avril, Mai, Juin: l’exode des ministres libéraux
Laurent Lessard, Julie Boulet, David Heurtel, Stéphanie Vallée, Martin Coiteux, Jean-Marc Fournier, Geoffrey Kelley, Robert Poëti ; plusieurs ministres libéraux ont annoncé leur départ de la vie politique au compte-gouttes durant les mois précédant la campagne électorale. Ce choix a fait mal à l’esprit de corps du PLQ, a reconnu après la défaite libérale le chef par intérim du parti Pierre Arcand.
10 mai : l’ex-dragon et homme d’affaires Alexandre Taillefer se joint au PLQ
Philippe Couillard croyait avoir mis la main sur un joyau pour mettre fin à la saignée des ministres libéraux : Alexandre Taillefer a annoncé qu’il se joignait au PLQ et allait présider la campagne du parti politique. M. Taillefer a vanté les racines progressistes du parti, mais s’est embourbé, car il détenait toujours une carte de membre du PQ. Il a également souligné avant la défaite libérale qu’il avait l’ambition de devenir premier ministre. On le voit le 2 juin lors du conseil général du PLQ à Montréal.
12 Juin: création officielle de la SQDC
À la fin de la dernière session parlementaire du gouvernement Couillard, les élus québécois ont adopté la loi sur l’encadrement du cannabis, qui a confirmé la création de la Société québécoise du cannabis. Cette société publique vend au détail la drogue récréative. Les adeptes de marijuana ont toutefois dû attendre au 17 octobre pour s’acheter légalement un joint.
10 juillet : Airbus annonce le nouveau nom de la C Series… in English only!
Les Québécois ont collectivement investi 1,3 milliard $ dans la Série C, donnée gratuitement à Airbus. Cet été, le géant européen l’a rebaptisée l’A220. L’annonce a été faite au siège du géant européen à Toulouse (photo), en anglais, une démonstration de l’échec de l’intervention du gouvernement Couillard dans le projet de Bombardier, selon ses adversaires politiques.
1er octobre : percée historique de QS en région
Québec solidaire a longtemps été associé au Plateau-Mont-Royal et à la « ligne orange » du métro de Montréal. Le parti de gauche a profité des élections générales pour faire élire 10 députés et réaliser une percée historique à Sherbrooke, à Québec et dans la circonscription de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, au détriment du PQ, mais également du Parti libéral. Sur la photo, les élus solidaires de Québec, Sol Zanetti et Catherine Dorion, célèbrent leur victoire le soir du 1er octobre.
1er octobre: Legault prend le pouvoir
Pour la première fois depuis près de 50 ans, le nouveau gouvernement n’est ni libéral ni péquiste. François Legault fait élire 73 députés caquistes et prend le pouvoir après une longue campagne électorale de 39 jours. Il faut remonter à 1970, au gouvernement de Jean-Jacques Bertrand de l’Union nationale, pour voir un autre parti gouverner.
Novembre- Décembre: les trois premiers projets de loi
Le gouvernement Legault profite d’une courte session parlementaire pour déposer trois projets de loi qu’il juge fondamentaux. L’un fera passer de 18 à 21 ans l’âge légal de consommation du cannabis, l’autre concrétisera la promesse caquiste d’uniformiser les taxes scolaires dans toutes les régions du Québec. La dernière pièce législative modifiera le mode de nomination de plusieurs postes importants. Les patrons de la Sûreté du Québec (SQ), du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) et de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) seront dorénavant choisis aux deux tiers de l’Assemblée nationale.