Même s’il mettra fin aux frappes aériennes en Irak et en Syrie, Justin Trudeau soutient que le Canada continuera de jouer un rôle militaire actif au sein de la coalition contre le groupe armé État islamique.
Le premier ministre a précisé, lundi, à la fin de la réunion du sommet du G20 en Turquie que le Canada retirera ses avions de chasse CF-18 de cette région du Moyen-Orient au plus tard à la fin du mois de mars 2016.
Il a fourni peu de détails sur l’allure que prendra la participation canadienne, disant vouloir attendre de plus amples discussions avec son cabinet.
Il estime néanmoins avoir les coudées franches pour aller de l’avant avec cet engagement électoral, même si depuis, les violents attentats de Paris ont secoué le monde et amené les pays du G20 à hausser le ton contre l’EI et à adopter une position commune pour intensifier et coopérer davantage dans leurs efforts pour lutter contre le terrorisme.
M. Trudeau n’entend également pas débattre de sa position à la Chambre des communes et affirme que ses homologues étrangers ne l’ont pas incité à revoir sa position.
«C’est certain que le désir de la communauté internationale de travailler encore plus fort ensemble pour contrer l’État islamique reste extrêmement fort», a-t-il soutenu en s’adressant à la presse, au sortir du sommet du G20 et avant de s’envoler pour les Philippines, où il participera au sommet de l’APEC.
LE CANADA VA FAIRE SA PART
«J’ai rassuré tout le monde que le Canada va continuer de faire sa part, va continuer de faire partie de la solution à plusieurs niveaux, oui en aide humanitaire, oui au niveau des réfugiés. Mais également le Canada va continuer d’être un acteur sur le plan militaire, contre l’État islamique», a-t-il ajouté, en insistant sur le fait que le Canada miserait sur son expertise à former davantage les troupes locales au sol comme moyen pour lutter contre le terrorisme.
M. Trudeau a aussi défendu la décision de son gouvernement d’accueillir 25 000 réfugiés syriens en moins de 45 jours, malgré les craintes soulevées au sein de la population depuis les attentats de Paris. Il a affirmé que la sécurité des Canadiens est une priorité, sans préciser quelles mesures concrètes seraient prises pour la garantir.
«Je comprends l’inquiétude des gens, c’est quelque chose qu’on a vu depuis longtemps, mais ça ne change pas notre engagement et notre croyance ferme que le Canada peut et doit en faire plus», a soutenu le premier ministre.
Ses propos ont fait écho à ceux du président américain Barack Obama avec qui il aura l’occasion de s’entretenir et de discuter notamment de cet enjeu, lors d’une rencontre bilatérale au sommet de l’APEC.