Jeudi matin, avant de lui donner la parole, M. Cusson avait réservé un accueil quasi triomphaliste au premier ministre, en soulignant la dimension historique de l’élection de la CAQ le 1er octobre dernier.
Assurant qu’il avait «toujours l’intention de respecter 100%» de ses promesses électorales, M. Legault en a ensuite choqué plus d’un en nuançant son engagement d’accorder un point de TVQ aux municipalités, comme celles-ci le réclamaient depuis des années.
«Ça doit se faire à coût nul, ça, je vous l’ai dit: on enlève des transferts, on les remplace pour un point [de TVQ]… Par contre, ce que ça veut dire, c’est que la croissance va être liée au développement économique», a déclaré M. Legault.
Avec ce 1% de TVQ, l’UMQ évalue maintenant à 1,7 milliard de dollars la somme qui serait transférée par la province aux 1100 municipalités québécoises. Les maires et mairesses souhaitent que cette nouvelle façon de faire soit inscrite dans le nouveau pacte fiscal que le gouvernement Legault veut conclure cet automne.
«À coût nul», impossible
«Il ne peut pas y avoir de pacte fiscal à coût nul, c’est impossible», a signalé aujourd’hui M. Cusson.
«Comment pouvez-vous penser sérieusement envisager une signature à coût nul alors que les marges de manœuvre n’ont jamais été aussi importantes?» a-t-il lancé, provoquant un tonnerre d’applaudissements.
Qualifiant le gouvernement du Québec de «mauvais payeur de taxes municipales», M. Cusson a de nouveau demandé que la province paie pleinement les taxes foncières de ses propriétés aux municipalités.
Après avoir fait valoir les mesures prises par son gouvernement lors des inondations, la ministre Laforest a laissé comprendre qu’avec la formule proposée par M. Legault, «les municipalités pourront tirer profit […] de la croissance économique».
Elle en a profité pour presser Ottawa de faire connaître les modalités du programme de la taxe sur l’essence fédéral (TECQ), auquel le gouvernement Trudeau a ajouté 504 M$ additionnels que pourra se partager l’ensemble des municipalités.