Le député caquiste Éric Caire et son ex-conjointe n’ont pas consacré la totalité d’un prêt de 55 000 $ du maire de l’Ancienne-Lorette à l’achat d’une propriété.
L’institution financière qui a financé la transaction leur a prêté 251 121,70 $, alors que le prix de la propriété était de 268 272,66 $, indiquent des documents hypothécaires.
Ces deux chiffres indiquent un écart de 17 000 $, mais M. Caire a déclaré dimanche que la mise de fonds a tout de même été de 27 000 $.
Dans un entretien téléphonique, M. Caire a confirmé que le prêt personnel du maire Émile Loranger a couvert d’autres dépenses, comme l’achat de meubles dans la nouvelle résidence de son ex-conjointe, Marie-Ève Lemay.
«Tout n’a pas été dépensé, tout n’a pas été dépensé», a-t-il répété à notre Bureau d’enquête, sans plus de précisions sur les sommes.
Salissage
Dans une déclaration transmise à notre Bureau d’enquête dimanche puis diffusée sur sa page Facebook, M. Caire se dit victime d’une campagne de salissage des libéraux.
«Des adversaires font aussi circuler l’information voulant que j’ait caché qu’une partie de ce prêt ait été utilisé à d’autres fins que pour la mise de fonds de la nouvelle propriété», affirme-t-il.
M. Caire soutient avoir «clairement» déclaré que le prêt de M. Loranger ne servirait pas qu’à la mise de fonds.
«Mon ex-conjointe a meublé sa nouvelle propriété dans un contexte difficile de séparation et la façon dont elle a dépensé cet argent, ça ne regarde qu’elle-même», écrit-il.
Conflit d’intérêts
Cette semaine, M. Caire a déclaré qu’il avait été forcé, en avril dernier, de rembourser sa part du prêt de 55 000 $ à M. Loranger, dont la municipalité est située dans sa circonscription.
Le député a dû acquitter sa dette à la demande de la commissaire à l’éthique de l’Assemblée nationale Ariane Mignolet. Selon elle, un remboursement était nécessaire pour éviter les apparences de conflit d’intérêts, ce dont M. Caire s’est acquitté en juin dernier.
L’information sur le prêt de M. Loranger à M. Caire et son ex-conjointe, Marie-Ève Lemay, a été rendue publique au moment du dépôt de documents au conseil municipal de l’Ancienne-Lorette, mardi soir.
Au moment de la transaction, il y a un an, Mme Lemay était alors la directrice de cabinet du maire de L’Ancienne-Lorette.
Prêt
Dans une conférence de presse mercredi matin, M. Caire a expliqué que ce prêt offert par M. Loranger à sa conjointe a été fait il y a un an, au moment de leur séparation.
Ils avaient fait ensemble une offre sans condition pour l’achat d’une propriété à L’Ancienne-Lorette mais manquaient de liquidité étant donné que la résidence dont ils étaient déjà propriétaire n’était pas encore vendue.
«Nous voulions vendre la propriété actuelle pour avoir «l’équité» nécessaire pour une mise de fonds», avait-il dit.
Ayant décidé ensuite de se séparer, ils ont convenu que M. Caire garderait finalement la résidence. Mme Lemay s’est fait offrir un prêt de 55 000 $ par M. Loranger pour la mise de fonds nécessaire à l’acquisition d’une nouvelle résidence.
Étant donné qu’ils avaient fait l’offre d’achat ensemble, M. Caire a également été associé au prêt.
«Compte-tenu que l’offre d’achat était conjointe et que nous devions acquérir la maison conjointement, nous avons signé tous les deux la reconnaissance de dette», a-t-il déclaré mercredi.
M. Caire affirme que pour rembourser M. Loranger, il a dû contracter un nouveau prêt.