Le Parti libéral du Québec a refusé la main tendue par le Parti québécois sur la question de l’intégration des nouveaux immigrants, a fait savoir vendredi la péquiste Catherine Fournier.
En prévision des prochaines élections provinciales, les candidates Marwah Rizqy et Catherine Fournier ont croisé le fer lors d’un débat sur le thème l’intégration des nouveaux arrivants, vendredi, sur les ondes de LCN.
«Après 15 ans de fiasco libéral pour intégrer les immigrants, on dirait que votre seul objectif pour intégrer les immigrants, c’est qu’il finisse par voter libéral», a lancé Mme Fournier.
Cette dernière a confié que sa formation politique avait proposé des «mesures très concrètes» pour favoriser l’intégration des nouveaux Québécois et diminuer la discrimination à l’embauche.
Pour la libérale et fiscaliste Marwah Rizqy, c’est surtout la charte des valeurs qui a fait peur aux immigrants, a-t-elle dit.
Mme Rizqy a assuré que les seuils actuels d’immigration seraient maintenus, déplorant au passage les volontés des autres partis de les réduire. «On travaille avec les sociodémographes, avec les experts, avec les chambres de commerce pour s’assurer que non seulement il y a un arrimage avec les nouveaux arrivants qui choisissent d’adopter le Québec, comme ma mère, mais on va les intégrer comme il faut.»
Catherine Fournier a milité pour une dépolitisation du débat sur les chiffres, indiquant qu’il valait mieux «favoriser la rétention des immigrants dans la province».
«Il faut que chaque histoire d’immigration au Québec soit une histoire de succès», a-t-elle ajouté.
Elle a souligné le plan péquiste qui vise à ce qu’au moins 25 % des nouveaux arrivants puissent trouver un emploi en région. «Il y a 55 % des emplois qui sont disponibles en région», a ajouté l’élu péquiste.
La question du français a aussi été abordée. Les deux élues ont reconnu que la connaissance de la langue était primordiale.
«75 % des nouveaux arrivants parlent déjà français», a souligné Marwah Rizqy reconnaissant toutefois qu’il restait un défi pour ceux qui ne le parlaient pas. «Il y a eu des mesures qui ont été prises [et] la vérificatrice générale s’est dite satisfaite du plan libéral», a-t-elle précisé.
Tout comme Catherine Fournier, Marwah Rizqy est aussi d’avis qu’il faut s’assurer que les immigrants puissent apprendre le français dès le départ, dans leur pays d’origine.
Mme Rizqy a toutefois déploré le discours négatif sur cette question ainsi que sur la laïcité et les accommodements raisonnables.
«Il faut aller avec le consensus du rapport Bouchard-Taylor», a rétorqué la péquiste, rappelant la proposition de son parti d’instaurer des règles claires pour le fonctionnement de la société.
Les deux candidates ont aussi profité de leur tribune pour dénoncer le test des valeurs prôné par la Coalition avenir Québec [CAQ]. «La CAQ emprunte un chemin dangereux qui est celui de la division», a dit Mme Rizqy.