Le Québec a connu une légère hausse de ses émissions de gaz à effets de serre (GES) en 2017, une situation attribuable en bonne partie à l’augmentation marquée du nombre de véhicules sur les routes.
La province avait établi comme objectif de réduire ses émissions de GES de 20 % d’ici 2020 et de 37,5 % en 2030 par rapport à l’année de référence de 1990, un objectif en voie d’être complètement raté, révèle un rapport publié mercredi par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC).
Avec une légère augmentation de 2,2 % des émissions de GES enregistrées en 2017, leur réduction par rapport à 1990 a été ramenée à seulement 8,7 %.
Le secteur des transports a été le principal responsable de cette augmentation avec 43,3 % des émissions totales de GES de la province en 2017. Il était suivi par le secteur de l’industrie et par le secteur résidentiel, commercial et institutionnel, qui produisaient respectivement 30,5 % et 10,3 % des émissions québécoises.
Loin de diminuer, les émissions de GES liées aux transports ont augmenté de 23 % depuis 1990, en raison notamment de l’accroissement continu du nombre et de la taille des véhicules sur les routes, indique le MELCC.
«En 2017, le transport routier a engendré à lui seul 79,6 % des émissions du secteur, soit 34,5 % des émissions totales de la province», précise-t-on.
En mêlée de presse à l’Assemblée nationale, mercredi, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a blâmé le précèdent gouvernement pour «15 années où on a pris des engagements sans pouvoir les respecter».
«Clairement, le rendez-vous 2020 est raté, il est raté par l’inaction des libéraux et c’est clairement leur bulletin à eux», a-t-il expliqué, en ajoutant que son gouvernement présentera «dès l’an prochain des mesures qui apporteront des résultats concrets».
Mais il faudra attendre jusqu’à l’automne 2022 pour savoir si celles-ci auront vraiment permis de réduire les émissions de GES puisque ces résultats sont toujours connus deux ans plus tard, a admis Benoit Charette.
En mai, «Le Journal de Québec» avait révélé que, depuis 2013, les 100 usines les plus polluantes au Québec ont augmenté leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) de 1,93 %.
Le porte-parole de Greenpeace, Patrick Bonin, donne raison au ministre Benoit Charrette, mais déplore que les résultats des émissions de GES soient dévoilés après la COP25 tenue à Madrid la semaine dernière.
«L’augmentation des émissions en 2017 est grandement inquiétante, mais elle n’est malheureusement aucunement surprenante. Or, la CAQ n’a rien à voir avec l’inventaire 2017 alors que ces piètres résultats sont la résultante du manque de volonté et de cohérence dont ont fait preuve les libéraux», a-t-il expliqué par voie de communiqué.