Les consommateurs ne sont pas dupes. Ils voient bien que leurs appareils électroménagers ne durent plus 25 ans, comme c’était le cas à une autre époque. Et rares sont les utilisateurs qui conservent leur téléphone cellulaire plus de cinq ans.
«C’est tellement petit, miniature, tout fermé dans un boîtier, que tu ne peux pas commencer à réparer ça, ou très peu, fait remarquer Mario Dumont à l’émission Québec matin. Parfois, la vitre cassée ou quelques affaires qui se réparent. Donc, quand ça ne marche plus, il n’y a plus rien à faire avec ça, on met ça aux vidanges et on en achète un autre», déplore-t-il.
Le député indépendant Guy Ouellette dépose aujourd’hui un projet de loi visant à interdire aux entreprises de limiter volontairement la durée de vie de leurs produits, ce qu’on appelle communément l’obsolescence programmée.
Le dépôt du projet de loi fait suite à une initiative d’un groupe d’étudiants en droit de l’Université de Sherbrooke. En soi, il n’y a là rien de très controversé, estime le chroniqueur politique. «Tous les partis d’opposition vont appuyer [ce projet de loi], c’est sympathique…»
Mais dans la réalité, le problème est plus compliqué, observe-t-il. «Il n’y a pas beaucoup de petites compagnies artisanales fabriquant des pantoufles québécoises qui vont être accusées de cela. Les produits et les biens achetés au Québec qui peuvent être accusés d’obsolescence programmée ne concernent que quelques gammes de produits, comme l’électronique et les électroménagers, soit une poignée de gigantesques joueurs planétaires.»
Et que peut faire réellement l’Office de la protection du consommateur du Québec pour appliquer une éventuelle loi en ce sens? Malheureusement, pas grand-chose, souligne Mario Dumont.
«On va interdire la vente des iPhone au Québec? Où on va dire à Apple: au Québec, tu nous fabriques des iPhone de meilleure qualité, plus durables? On en parle et on part à rire.»