Le chef libéral Justin Trudeau et son adversaire néo-démocrate Jagmeet Singh ne s’expliquent pas la polarisation du débat politique qui prend selon eux des proportions inquiétantes au pays.
En campagne dans les Maritimes, où il avait remporté tous les sièges en 2015, M. Trudeau a reconnu mardi que la polarisation du débat politique au pays avait empiré depuis son arrivée au pouvoir.
Questionné en point de presse à savoir s’il y avait une chose qu’il regrettait le plus comme premier ministre, Justin Trudeau s’est demandé s’il aurait pu être plus rassembleur, reconnaissant l’inquiétude et l’anxiété des Canadiens à propos de leur futur.
«L’une des choses sur lesquelles j’étais le plus concentré en 2015, après 10 ans d’un gouvernement qui a joué de la politique régionale et qui voulait opposer les Canadiens aux Canadiens, a été de rassembler les Canadiens, a-t-il dit. Pourtant, nous nous trouvons maintenant dans une élection plus polarisée et plus conflictuelle que celle de 2015. Et je me demande comment ou si j’aurais pu m’assurer que nous rassemblions toujours les Canadiens. »
N’empêche, le chef libéral estime que son équipe a été «très positive» tout au long de leur campagne, ce que contestent les conservateurs, particulièrement leur chef Andrew Scheer qui a fait savoir à Québec, mardi, que ce sont les libéraux qui sont responsables du ton de cette campagne et même du débat politique.
Menaces
Mardi, le leader du Nouveau Parti démocratique Jagmeet Singh ne s’expliquait pas non plus le ton acrimonieux du débat politique.
«Je suis d’avis qu’on peut avoir une discussion civilisée, une discussion saine et respectueuse», a-t-il dit, se disant inquiet qu’un leader politique puisse être menacé en raison de ses convictions. Le chef du NPD faisant ainsi référence aux menaces non dévoilées qui ont forcé Justin Trudeau à porter un gilet pare-balle dissimulée sous sa chemise, samedi soir dernier près de Toronto. Sa sécurité avait aussi été renforcée par la Gendarmerie Royale du Canada.
«Je ne partage pas l’opinion de M. Trudeau sur ses politiques, mais je pense que ce n’est pas correct qu’il fasse l’objet de menaces», a-t-il précisé.
M. Singh ne pense toutefois pas que le niveau d’acrimonie ici au Canada ait atteint à celui qu’on observe aux États-Unis. «Nous n’en sommes pas encore là […] mais on a encore beaucoup de problèmes ici», a-t-il précisé en campagne à Toronto.
«Nous devons avoir un climat au Canada ou nous pouvons discuter en ayant des désaccords», a-t-il ajouté.