Après s’être rendu à New York, le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge entreprend une mission en Ontario, où la maternelle est aussi offerte à tous les enfants de quatre ans.
Cette mission de deux jours se déroule « dans un souci d’amélioration continue » et « en prévision » de l’étude du projet de loi 5 en commission parlementaire, qui débute lundi, indique son cabinet.
Ce projet de loi prévoit que la maternelle 4 ans sera offerte à tous les enfants québécois, peu importe leur milieu d’origine.
En Ontario, le déploiement des classes de maternelle 4 ans à temps plein s’est fait sur une période de cinq ans, de 2010 à 2015. On y retrouve jusqu’à 26 enfants dans chaque classe, encadrés par une enseignante et une éducatrice à temps plein.
« Relations publiques »
Lors de son séjour à Toronto, M. Roberge rencontrera son homologue, la ministre Lisa Thompson, visitera une école et discutera avec plusieurs intervenants, dont des parents, des directions d’établissements et des enseignants, a indiqué son cabinet.
« Le ministre Roberge a bien l’intention de s’inspirer de ces échanges et de ces constats pour s’assurer que le déploiement de la maternelle 4 ans sur l’ensemble du territoire québécois, qui débute cette année et se fera sur cinq ans, se déroule dans des conditions optimales », indique son attaché de presse, Francis Bouchard.
De leur côté, les partis d’opposition n’ont pas manqué de critiquer cette « opération de relations publiques ».
La députée libérale Marwah Rizqy déplore que l’initiative survienne si tardivement dans le processus. « C’est triste de voir que la CAQ a promis un grand projet de maternelle 4 ans universelle pour tous, mais qu’ils n’ont pas fait leurs devoirs au préalable », affirme-t-elle.
Mme Rizqy souligne par ailleurs que les comparaisons avec d’autres provinces ou états demeurent imparfaites, puisqu’on n’y retrouve pas de services de garde complémentaires comme le réseau des centres de la petite enfance qui existe au Québec.
Coût de construction élevé
De son côté, Christine Labrie, députée de Québec solidaire, s’interroge sur la pertinence d’une telle démarche. « J’ai de la misère à comprendre pourquoi il va si loin, lance-t-elle. On a déjà ici des classes de maternelle 4 ans, il devrait consacrer plutôt son temps à visiter des écoles au Québec pour voir ce qu’il pourrait améliorer. »