La députée de Marie-Victorin Catherine Fournier dévoile l’ensemble de ses dépenses de circonscription, de logement et de transport. Elle souhaite que cette façon de faire devienne obligatoire pour tous les élus afin de réduire le cynisme de la population.
« Ça devrait être obligatoire », lance Mme Fournier en entrevue avec Le Journal.
Dans les documents qu’elle met en ligne sur son site web, on apprend que Mme Fournier a dépensé pour son bilan 2018-2019 entre autres : 6300 $ en frais de déplacement ; 14 000 $ en frais de logement à Québec ; 6800 $ pour l’acquisition d’inventaire et de mobilier pour son bureau de circonscription ; 27 000 $ en loyer pour ce même bureau.
« On se fait confier des fonds publics, c’est normal que cette information soit dévoilée », souligne Mme Fournier, élue sous la bannière du Parti québécois, mais qui siège désormais comme indépendante.
Manque de transparence
Le Journal a publié l’an dernier un dossier sur le manque de transparence de l’État québécois. Il révélait entre autres que la quasi-totalité des élus de l’Assemblée nationale, libéraux et caquistes en tête, refusaient de dévoiler leurs allocations de frais de logement payées par les contribuables.
Seuls neuf députés, incluant Catherine Fournier, avaient accepté de se prêter au jeu.
« J’ai toujours répondu favorablement aux demandes d’accès, mais j’estime que ça devrait être fait automatiquement. La confiance du public envers les politiciens se dégrade. La transparence fait partie de la solution », affirme-t-elle.
Elle estime que ces dépenses ne sont pas faramineuses et qu’il est simplement normal de rendre des comptes. Elle était étonnée que le Parti québécois ne donne pas le mot d’ordre de répondre favorablement aux demandes d’accès, puisque les élus n’ont rien à cacher.
Le public peut comprendre
« Le public comprend très bien que ça a des coûts. Le député doit se déplacer à Québec pendant trois jours par semaine. S’il a une grande circonscription, il doit avoir plusieurs bureaux, tout le monde comprend ça, c’est juste normal », dit-elle.
Elle espère maintenant que d’autres députés suivront son exemple.
« C’est une initiative personnelle, on n’y est pas tenu, mais tant mieux si d’autres le font », ajoute-t-elle.
Au printemps 2018, le Bureau d’enquête avait demandé aux 115 élus admissibles de dévoiler les remboursements reçus pour leurs frais de logement, montants qui pouvaient atteindre 15 300 $.
À la fin de l’exercice, seuls neuf députés – les trois de Québec solidaire et six du Parti québécois sur 27 – avaient accepté de rendre publics les montants qu’ils ont réclamés en frais de logement pour l’année 2016-2017.