L’ex-ministre libérale Jody Wilson-Raybould n’a pas hésité mercredi à critiquer le gouvernement Trudeau sur sa gestion des dossiers autochtones.
Dans un discours, l’ex-ministre de la Justice a indiqué qu’Ottawa a tendance à «gérer le problème» à la place de faire un changement en profondeur, selon le «Toronto Star».
«Ma crainte et ma déception sont que, malgré la sonnette d’alarme, les conseils, les pressions et les défis […] le gouvernement fédéral a de nouveau essayé de «gérer le problème» avec les peuples autochtones et de faire des changements graduels plutôt que de transformer le statu quo», a-t-elle déclaré, lors d’un discours prononcé mercredi au forum de la justice des Premières Nations à Vancouver.
Mme Wilson-Raybould et l’Ontarienne Jane Philpott ont été invitées par le Conseil de la justice des Premières nations en Colombie-Britannique. C’était leur premier discours public ensemble depuis leur éviction du caucus libéral.
Jody Wilson-Raybould a soutenu que malgré la promesse de Justin Trudeau, faite en février 2018, de mettre en place un cadre pour réformer l’ensemble de ses relations avec les autochtones, aucun progrès significatif n’a été accompli.
«Nous avons encore beaucoup de chemin à faire pour convaincre tous les Canadiens de l’urgence de la réconciliation. Il y a eu des progrès au cours des quatre dernières années, mais pas assez», a dit de son côté Mme Philpott, lors de son allocution.
Les deux ex-ministres ont été expulsées du caucus libéral, au début du mois d’avril.
Jody Wilson-Raybould accuse Justin Trudeau et son entourage d’avoir tenté de s’ingérer politiquement afin d’éviter un procès criminel à la firme d’ingénierie et de construction SNC-Lavalin, pour fraude et corruption, ce que dément fermement le chef libéral.
Elle a démissionné avec fracas du cabinet Trudeau, le 12 février dernier, quelques semaines après avoir été mutée aux Anciens combattants.
Jane Philpott a ensuite quitté son poste de présidente du Conseil du Trésor, affirmant qu’elle avait perdu confiance dans la façon dont le gouvernement a géré le dossier SNC-Lavalin.