Justin Trudeau n’a surpris personne à Paris en affirmant que le Canada est de retour dans la lutte planétaire aux changements climatiques.
Flanqué des premiers ministres de cinq provinces, dont Philippe Couillard du Québec, Justin Trudeau a exposé la raison de sa présence à la 21e Conférence sur les changements climatiques (COP21).
«C’est pour démontrer à la planète qu’on est sérieux dans nos engagements contre les changements climatiques (…) C’est une des raisons pour lesquelles nous avons été élus», a dit le chef du gouvernement canadien à l’occasion d’une conférence de presse.
Au pouvoir depuis moins d’un mois, le gouvernement Trudeau a manqué de temps pour arriver à Paris avec un plan bien ficelé de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Dans les 90 jours suivants la Conférence de Paris, Justin Trudeau compte réunir les premiers ministres des 10 provinces et des trois territoires pour concevoir le plan canadien de lutte aux changements climatiques.
Pour l’heure, Ottawa n’a qu’à offrir ses nobles intentions. Aux trois journalistes qui lui ont demandé quand son gouvernement prévoit accoucher de son plan d’action, M. Trudeau est revenu chaque fois avec sa promesse d’investir 20 milliards $ dans le développement «d’infrastructures vertes» au cours des 10 prochaines années.
TARIFER LES ÉMISSIONS DE CO2
À mots couverts, Justin Trudeau a reconnu qu’il devra prendre le train en marche pour rejoindre les provinces canadiennes, dont le Québec, qui ont décidé de tarifer les émissions de CO2, en leur attachant un coût à payer par les émetteurs. «Dix ans de manque de leadership de la part du gouvernement fédéral nous ont conduits à être en difficulté dans l’exploitation de nos ressources de façon responsable (les sables bitumineux de l’Alberta)».
«Certaines provinces ont pris les devants. Dans les prochains mois, nous entendons développer un plan pancanadien de lutte aux changements climatiques qui inclura des cibles de réductions des émissions et une stratégie précise pour les atteindre», a promis M. Trudeau dans son discours d’ouverture.
Justin Trudeau promet de se montrer flexible et de laisser aux provinces la liberté de choisir la stratégie qui leur conviendra. Les solutions iront de la création d’un marché du carbone, comme ont choisi de le faire le Québec et l’Ontario, à l’abolition de la production d’électricité avec des centrales au charbon, ou encore la capture du CO2 et l’imposition d’une taxe sur le carbone. «Nous pouvons apprendre de tous ces modèles», a dit M. Trudeau.