Le gouvernement fédéral compte assouplir les exigences de sa taxe nationale sur le carbone, vivement contestée par certaines provinces canadiennes.
Plutôt que de taxer 30 % des émissions polluantes des industries, le ministère de l’Environnement souhaite maintenant se rabattre sur une cible allant de 10 à 20 %, selon les différents secteurs de production.
Certaines entreprises pourraient donc être exemptées de taxe sur 90 % des émissions moyennes de CO2 de leur industrie, en vertu des nouvelles lignes directrices qui doivent être finalisées cet automne.
Le ministère de l’Environnement détaille ces changements dans une mise à jour publiée en ligne la semaine dernière. Après des consultations auprès de l’industrie, le gouvernement a constaté que les cibles présentées en janvier posaient des risques à la compétitivité des entreprises, peut-on lire dans le document.
Ottawa compte imposer une taxe sur les émissions de carbone qui passera de 20 $ la tonne, en 2019, à 50 $ la tonne, en 2022, dans les provinces et territoires qui n’en ont pas déjà une.
La Saskatchewan et l’Ontario ont déjà fait savoir qu’elles contesteraient en cour l’initiative fédérale.
Farouche opposant à la taxe carbone, le premier ministre ontarien Doug Ford a d’ailleurs indiqué dès son arrivée au pouvoir qu’il se retirerait du marché du carbone avec le Québec et la Californie.
Le plan de tarification du carbone fait partie des mesures mises de l’avant par le gouvernement Trudeau pour combattre les changements climatiques et réduire les gaz à effet de serre au pays.
Dans un rapport publié en mars dernier, la commissaire à l’environnement Julie Gelfand constatait que, à moins d’un coup de barre, le fédéral manquerait les cibles fixées par le précédent gouvernement conservateur.
Le Canada souhaite réduire de 17 % ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2020 par rapport à son niveau de 2005, et de 30 % d’ici 2030.
Le cabinet de la ministre Catherine McKenna a assuré mercredi que l’assouplissement des exigences pour la taxe carbone n’empêcherait pas le Canada d’atteindre ses objectifs de réduction des GES.