Un enseignant qui affiche ses convictions religieuses fait de la publicité et de la promotion auprès des élèves, estime la Fédération pour le droit des femmes du Québec.
«C’est de l’affichage, afficher une opinion, afficher un logo de magasin, c’est de la publicité, c’est de la promotion. Même si c’est passif, c’est actif d’une certaine façon parce que l’élève regarde l’enseignant», a confié mardi la présidente de l’organisation, Diane Guilbault, première intervenante de la commission parlementaire sur le projet de loi 21 sur la laïcité de l’État.
Elle signale que par le passé, la présence d’un crucifix accroché au mur d’une classe a été jugée attentatoire à la liberté de conscience des élèves. «Si ce crucifix est attentatoire à la liberté de conscience des enfants, on peut penser que le signe qui est affiché par un enseignant ou une enseignante est lui aussi attentatoire à (leur) liberté de conscience», a-t-elle insisté.
Diane Guilbault estime que le projet de loi caquiste interdisant les signes religieux chez les employés de l’État en position d’autorité est «un pas dans la bonne direction». Selon la Fédération, cette interdiction devrait s’étendre à l’ensemble du personnel des écoles primaires et secondaires.
Jolin-Barrette se défend d’avoir travesti le rapport Bouchard-Taylor
Le ministre Simon Jolin-Barrette a affirmé mardi que son gouvernement n’a pas l’intention de reculer. Il s’est défendu d’avoir travesti le rapport Bouchard-Taylor.
Le sociologue Gérard Bouchard et le philosophe Charles Taylor, qui participent cette semaine aux consultations, critiquent sévèrement le projet de loi 21 sur la laïcité de l’État.
Le ministre de l’Immigration, de la Diversité et l’Inclusion soutient qu’il s’est pourtant inspiré de ce rapport produit en 2008, au terme d’une vaste consultation publique sur les accommodements religieux.
«Ça reprend de grands pans du rapport Bouchard-Taylor, on a ajouté les enseignants, les directeurs d’école, c’est vrai que ce n’était pas présent dans le rapport Bouchard-Taylor. Nous, notre position a toujours été très claire à ce niveau-là», s’est défendu le ministre Jolin-Barrette.