La ministre du Patrimoine canadien et responsable des langues officielles, Mélanie Joly, a été placée dans l’embarras, mardi, à cause du dossier de la vente de la tour de Radio-Canada à Montréal.
Elle a dû réagir au fait que la société d’État a ajouté de nouvelles conditions à son processus d’appel d’offres dans un document en anglais seulement.
«Mais écoutez, moi, je suis la ministre responsable des Langues officielles. Ça va de soi que Radio-Canada doit communiquer dans les deux langues officielles», a admis la ministre lors d’une mêlée de presse, dans le foyer de la Chambre des communes.
Selon Mélanie Joly, la traduction en français des nouvelles conditions de vente n’est pas une option, mais une obligation pour le diffuseur public.
«Radio-Canada doit se conformer à ses obligations en matière de langues officielles», a dit Mme Joly.
PROCESSUS DE VENTE
Si la ministre s’est faite très affirmative sur la traduction des conditions de l’appel d’offres, elle l’a été beaucoup moins lorsqu’il a été question du processus de vente et sur la tenue de consultations publiques sur l’avenir de la grande tour du boulevard René-Lévesque.
«Radio-Canada est indépendante. Radio-Canada est en charge de ses opérations, puis moi, je vous ai clairement exprimé pour moi le principal enjeu. En fait, le débat doit être comment on peut s’assurer que les employés de Radio-Canada ont vraiment accès à un environnement de travail qui est moderne, qui est à la fine pointe de la technologie», a affirmé la ministre aux journalistes, en refusant de se positionner sur une possible consultation élargie pour cet édifice.
CONTESTATION
La vente de l’immeuble fait actuellement l’objet d’une contestation populaire. Une coalition d’élues du quartier, Hélène Laverdière du NPD, la députée de Québec Solidaire Manon Massé et la conseillère municipale de Projet Montréal Valérie Plant ont réclamé en mars le maintien du diffuseur public dans le secteur, affirmant que la tour de Radio-Canada n’appartient pas qu’à la société d’État, mais aussi au public.
De son côté, le président-directeur général de Radio-Canada, Hubert T. Lacroix, a expliqué en mars dernier que les installations sont vétustes et nécessiteraient des rénovations d’environ 170 millions $. De plus, les lieux seraient trop grands pour Radio-Canada, dont les besoins se limiteraient au tiers de l’espace actuel.