Après Netflix, c’est au tour de la plateforme de location de logements Airbnb de venir hanter Mélanie Joly. La ministre du Tourisme refuse de dire pour l’instant si son gouvernement va taxer l’entreprise et les particuliers qui y font appel.
La pression monte envers Ottawa pour réglementer le lucratif marché du «partage» de maisons.
Comme de plus en plus d’États, le Québec et la Colombie-Britannique perçoivent la taxe de vente sur certains séjours. Mais l’industrie hôtelière aimerait que le gouvernement aille bien plus loin.
Il faut qu’Ottawa oblige Airbnb et les autres sites du genre à verser les taxes de vente prélevées par leurs hôtes sur tous les séjours, et à payer des impôts sur les sociétés au Canada, insistent les principaux regroupements hôteliers au pays.
Sauf que pour l’instant, Ottawa refuse de s’engager en ce sens.
Mme Joly refuse de dire si elle juge qu’Airbnb devrait être taxé.
«C’est une décision qui va être prise par le ministère des Finances», a-t-elle dit.
Une position qui n’est pas sans rappeler celle qu’elle tenait au Patrimoine. Elle avait alors été vertement critiquée pour la décision de son gouvernement de ne pas imposer de taxes et d’impôts au service de télévision Netflix.
«Il faut trouver un équilibre entre l’innovation et l’équité» envers l’industrie hôtelière traditionnelle, a-t-elle affirmé, en marge d’une allocation à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, où elle a présenté les détails d’une étude sur le tourisme au pays.
«Il va de soi qu’il ne peut pas y avoir de passe-droits pour Airbnb.»
D’ailleurs, Airbnb s’est exprimé publiquement à ce sujet. «Nous voulons être réglementés», a plaidé l’entreprise lors d’une présentation prébudgétaire au comité des finances de la Chambre des communes, à l’été. La société a toutefois demandé un cadre réglementaire fédéral différent de l’industrie hôtelière.
Pareil pour Caroline Proulx
En entrevue au «Journal», la ministre caquiste du Tourisme, Caroline Proulx, n’a pour sa part pas voulu s’avancer sur les attentes ou les engagements de son gouvernement en matière de taxation envers Airbnb.
À l’heure actuelle, les Québécois qui louent une chambre ou leur demeure entière n’ont pas à percevoir la TPS si leurs activités sur Airbnb génèrent moins de 30 000 $ de revenus.
Sans dire si elle comptait aller plus loin, elle a néanmoins affirmé qu’elle avait récemment rencontré la direction de l’entreprise américaine.
«Je suis la première ministre du Tourisme à avoir rencontré Airbnb», a-t-elle affirmé.