Le gouvernement Trudeau est inconséquent en permettant la vente indirecte d’armes et d’équipements militaires québécois à des régimes réputés pour brimer les droits de la personne comme l’Arabie saoudite, critique le NPD.
«Ça relève tout à fait de l’hypocrisie. C’est une situation inacceptable parce qu’en ce moment, c’est un grand trou noir. On ne sait pas où les équipements [produits au Québec] finissent par aboutir. Quand ils sont possiblement utilisés pour commettre des crimes de guerre ou contre l’humanité, le Canada se fait complice de ces crimes», dénonce Hélène Laverdière, députée du NPD et porte-parole en matière d’Affaires étrangères.
Celle-ci réagissait aux articles publiés dans «Le Journal de Montréal» révélant que des entreprises établies au Québec ont vendu pour près d’un milliard $ d’équipements militaires qui se sont retrouvés entre les mains saoudiennes.
Ceux-ci ont ensuite possiblement servi dans la sanglante guerre civile au Yémen, dont les bombardements de l’Arabie saoudite et de leurs alliés qui ont tué plus de 4500 civils en près de quatre ans, selon l’ONU
Traité des Nations unies
Malgré tout, le Canada compte adhérer au Traité des Nations unies sur le commerce des armes qui interdit la vente de tout équipement qui servirait à des régimes susceptibles de violer les droits de l’Homme. Mais le Canada a décidé d’exclure les ventes aux États-Unis de son application du Traité.
«Le Traité devrait s’appliquer à toutes les ventes d’armes du pays. Mais dans le cas du Canada, on a choisi de ne pas ajouter les États-Unis. C’est un énorme problème, parce qu’on exclut plus de la moitié de nos exportations, et le Canada est mauvais pour faire le suivi des armes qu’on envoie à l’étranger», analyse la députée.