François Legault doit faire pression afin qu’Ottawa exerce une plus grande vigilance dans l’émission des licences pour l’exportation de matériel de guerre, demande l’opposition.
«C’est au gouvernement fédéral de s’assurer que le produit qui est fabriqué n’ira pas dans des pays où on met en péril des droits humains, où on s’attaque à des populations civiles», soutient la députée libérale Christine St-Pierre.
L’industrie aéronautique québécoise a vendu pour plus de 920 millions $ en matériel et services militaires à l’Arabie saoudite et ses alliés depuis le début de la guerre au Yémen, a révélé notre Bureau d’enquête.
L’ex-ministre des Relations internationales croit qu’Ottawa devrait être davantage aux aguets et exige même des garanties lorsqu’on émet des licences d’exportations vers des pays qui ne sont pas des alliés.
Brèches dans la loi
Au Parti québécois, on demande également qu’Ottawa mette en place les moyens nécessaires pour s’assurer que le matériel en aéronautique produit au Québec n’est pas utilisé à des fins qui briment les droits de la personne. Le député péquiste Joël Arseneau demande au gouvernement caquiste de mettre «tout son poids politique» pour livrer ce même discours auprès du fédéral.
Selon le péquiste, Ottawa doit colmater les brèches dans la loi, qui semble allègrement contournée. «Les Québécois, comme les Canadiens, n’accepteront pas que les entreprises du Québec ou d’ailleurs fassent un profit en pilant sur les droits de la personne à travers la planète là où il y a des conflits», insiste l’élu des Îles-de-la-Madeleine.
Pour Québec solidaire, cette situation est intenable. «Est-ce que c’est la réputation du Québec qu’on veut à l’international ?!» s’insurge la députée Catherine Dorion.