Au terme de cinq jours de consultations, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, se dit ouvert à quelques ajustements concernant l’implantation des maternelles 4 ans pour tous, mais ne fait aucune concession sur l’objectif et son échéancier.
Au cours des derniers jours, une trentaine d’intervenants et organismes ont défilé devant les élus à l’Assemblée nationale afin de se prononcer sur le projet de loi 5 qui prévoit que la maternelle 4 ans sera offerte dans tout le réseau scolaire, et non seulement en milieu défavorisé comme c’est le cas présentement.
Même ceux qui sont en faveur de l’accès à la maternelle 4 ans pour tous y sont allés de nombreuses recommandations et quelques-unes ont retenu l’attention du ministre.
«Je retiens l’idée de travailler encore plus en équipe», a-t-il affirmé au Journal en fin de journée, répondant ainsi aux préoccupations de la Fédération des commissions scolaires et de l’Association des centres de la petite enfance, qui ont réclamé mardi davantage de collaboration entre les deux réseaux.
Des comités de concertation «au niveau régional et national», réunissant les acteurs concernés, pourraient être créés, ce qui représenterait «une façon de bien faire les choses», a indiqué le ministre.
M. Roberge veut par ailleurs travailler avec les transporteurs d’autobus scolaire afin d’assurer la sécurité des jeunes enfants à bord des véhicules et «rassurer les parents», ne fermant pas la porte à une aide financière additionnelle pour y arriver.
Le ministre s’est aussi montré ouvert à diminuer le nombre d’enfants par éducatrice en service de garde scolaire pour les enfants de 4 ans, comme le lui ont recommandé plusieurs intervenants. Présentement, le ratio est d’un adulte pour 20 enfants. «C’est une préoccupation légitime», a-t-il affirmé.
M. Roberge souhaite aussi améliorer la formation continue des enseignantes et des éducatrices en service de garde au préscolaire.
ÉCHÉANCIER «RÉALISTE»
M. Roberge n’a toutefois aucune intention d’assouplir l’échéancier de cinq ans que son gouvernement s’est fixé pour offrir la maternelle 4 ans à tous, même si de nombreux intervenants lui ont demandé de ralentir la cadence, afin de prendre le temps de bien faire les choses.
Le ministre considère que son échéancier est toujours aussi «réaliste», malgré les défis de recrutement et d’ajouts d’espace dans le réseau scolaire.
«Sincèrement, je pense que c’est tout à fait raisonnable. On est au tout début d’un déploiement sur cinq ans, je ne pense pas que ce sera nécessaire» de ralentir le rythme d’implantation, a-t-il affirmé, tout en maintenant le cap sur l’universalité de cette mesure.